Éditorial du président
Une vie syndicale en constante évolution
La force du nombre n’est pas que l’apanage des organisations syndicales. À preuve, on constate qu’avec l’intensification de la concurrence que se livrent les grandes bannières du commerce de l’alimentation et du détail, les entreprises ont multiplié les fusions et acquisitions dans le but d'accroître leurs activités économiques et devenir plus efficaces dans le but de demeurer concurrentielles face aux géants comme Target et Walmart.
De plus en plus, la mondialisation favorise la convergence des intérêts dans les secteurs que nous représentons. Si ces nouvelles réalités ont un impact sur notre grande organisation syndicale, notre force collective quant à elle continue de croître et influence nécessairement les relations de travail. Mais il ne faut pas s’asseoir sur nos lauriers. Nous devons encore et toujours garder à l’œil ces entreprises avec lesquelles nous transigeons afin de demeurer parmi les leaders des relations de travail.
Rappelons-nous Steinberg. Cette entreprise a été le chef de file de l’alimentation et avait les meilleures pratiques de gestion pendant 90 ans. Malheureusement, cette entreprise ne s’est pas adaptée aux changements alors elle a disparu même si c’était le meilleur détaillant au Québec.
Nous aussi aux TUAC 500 nous avons la bonne recette depuis notre création en 1968. Mais contrairement à Steinberg, nous avons continué à faire fructifier nos connaissances, notre expertise et nos efforts, et ce, malgré les nombreux changements qui ont marqué le secteur du commerce de détail et de l’alimentation :
- Notre membership s’est transformé;
- Il y a plus de travailleuses et de travailleurs immigrants;
- Les habitudes de consommation ne sont plus les mêmes;
- Les heures d’ouverture ont explosé.
Le vent tourne assez rapidement parfois
Un bel exemple qui illustre bien mon propos : l’été dernier la chaîne de supermarchés Sobeys a fait l’acquisition de Canada Safeway. (213 magasins, 199 pharmacies, 62 stations-service, etc.) Du coup, la donne fut complètement changée dans l’Ouest canadien dans le secteur du commerce d’alimentation. Puis, un mois plus tard, ce fut au tour de Loblaw de prendre les rênes de Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec).
Cette transaction aura nécessairement des répercussions dans notre secteur puisque depuis peu, on assiste à un retour des familles dans les centres urbains. Au centre-ville de Montréal notamment, 10 000 nouvelles familles se sont établies au cours des trois derniers mois. Comme il n’y a pas d’espace pour bâtir de nouvelles épiceries et que le prix au pied carré est très élevé, les pharmacies représentent un potentiel de commercialisation de produits alimentaires fort intéressant pour les géants de l’alimentation.
Pendant ce temps, les multinationales américaines n’étaient pas en reste. Alors que Walmart poursuivait sa croisade frénétique afin d’obtenir plus de parts de marché dans l’alimentation, le géant américain Target quant à lui, préparait son entrée québécoise de l’automne.
Tout cela se déroule dans notre cour et il n’y a pas que dans le secteur du commerce que cela se produit. La mondialisation affecte tous nos membres, nul secteur n’est épargné. Même Heenan Blaikie, l'un des plus importants cabinets d'avocats au Canada, est au bord de la faillite faute de s’être renouvelé en temps utile. Si nous voulons continuer à avoir la bonne recette, notre syndicat doit non seulement s’adapter à tous ces changements qui bouleversent sans cesse nos milieux de travail, mais aussi maintenir son rythme de croissance et continuer à négocier de bonnes conditions de travail pour nos membres.
C’est pourquoi les TUAC 500 continueront à multiplier les efforts pour aller de l’avant et soutenir les initiatives innovantes :
- Le programme «Bâtissons la relève» qui permet de revoir nos pratiques et de développer de meilleurs outils qui nous permettront de mobiliser la prochaine génération syndicale, de renforcer notre progression et d’assurer la pérennité de notre belle et grande organisation (voir le Trait d’Union, Édition été 2013, page 19);
- La refonte de toutes nos formations destinées à nos membres;
- Le cours du Fonds de solidarité sur la formation économique dans le secteur du commerce de détail.
Dans un contexte de mondialisation croissante et d’évolution permanente, il va sans dire que la meilleure des choses qui pouvait arriver pour les membres des TUAC 486 et des TUAC 500 était de réunir nos forces.
Ensemble et unis pour un syndicat plus fort!